page 256/257, un texte et un tirage

Comme une portée d’hirondelles transies, une bande d’allumés, emmurés en fond de vallée, essayaient, pour s’en sortir, d’accorder leur solitude. Une montagne indifférente. Un alambic enchâssé où, l’été, nous distillions notre lavande aux feux de bois et à l’eau de la source que l’on devine tinter au premier plan sous la neige, l’hiver, il fallait casser sa glace pour trouver l’eau courante d’une maison sans chauffage. Et bien, nous chantions.

Il ne me serait pas venu à l’idée de photographier notre quotidien. Une virulente critique de la société du spectacle en contestait le bien-fondé. Aucun souci de témoignage ne m’habitait. Je faisais des photos décalées, surréalistes, construites, qui s’inséraient dans un processus collectif de création, comme ici, la plaquette de présentation d’Atmosphère, le groupe d’acid-jazz de la Grenette. Je déteste cette photo. Elle est trop vraie. Je n’aime pas la mise en scène et pourtant…

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